Ne croyez surtout pas que je hurle

Ne croyez surtout pas que je hurle est le premier long-métrage de Frank Beauvais, après 8 courts métrages. Découvert par un total hasard, son visionnage a eu tout de l'expérience hypnotique. Élaboré à un moment charnière de l'existence du réalisateur, alors qu'une rupture amoureuse le laisse seul et isolé, passant l'essentiel de son temps à regarder des films, il consiste en un long (1h15) monologue en voix off, illustré par des milliers d'extraits extrêmement courts issus des films visionnés à l'époque. Ciselés à l'extrême, hachurés, segmentés, il ne reste rien de reconnaissable dans ces extraits, et le jeu de devinette s'arrête à peine quelques minutes après de début du visionnage. Il ne reste qu'un profond sentiment de fascination, un élan de sensibilité, une lourde émotion. On se retrouve touché par le mal-être du réalisateur/narrateur que chaque fragment de film vient renforcer comme un écho amplifié. Impossible de s'extirper de cette fugue cinématographique avant la fin d'un soliloque qui ne laisse aucune respiration.
Une fois l'émotion retombée, c'est l'intérêt pour la réalisation qui prend le dessus et on fait face à l'abîme qu'à dû être la construction de cet objet filmique atypique.

C'est pourquoi je rends également un hommage appuyé à la formidable édition DVD signée Capricci, contenant l'ensemble des courts métrages du réalisateur ainsi qu'un entretien absolument passionnant avec lui et son monteur Thomas Marchand permettant de comprendre la genèse du film.

Ne croyez surtout pas que je hurle
Frank Beauvais
2019

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