Les Derniers cow-boys français

C'est une drôle d'expérience que celle de lire Léonel Houssam, qui, à la sortie de ce court roman, se faisait encore appeler Andy Vérol. Directs, crus, sans précautions ni censure, sans prudence ni ménagement, ses textes sont des aiguilles chauffées à blanc qui plongent immédiatement dans le regard confortable de l'habituel et fait exploser les globes du conformisme.

Dans ce roman, il narre la fuite éperdue d'un jeune flic abandonné par sa femme, qui, dégoûté en prime des agissements de ses collègues cent fois plus délinquants que ceux qu'ils prétendent combattre, démissionne pour tomber sous l'emprise d'une sorte de gourou aussi inspirant que tordu.

On fait clapoter la surface de l'eau/avec/un/peu/de/mousse avec la paume de nos mains. Elle me dit que je suis cinglé. Je lui réponds : « C'est ma façon à moi d'être perdu.» Je le dis comme si j'étais elle. L'eau. Comme si nous étions fusion.


A travers cette histoire sordide, à travers ses personnages maudits, à travers une succession de scènes répugnantes, Andy Vérol nous livre un texte frénétique, dont l'extrême violence, dont la grossièreté abjecte n'est que le miroir un peu trop efficace des obscénités de notre société. Sous couvert de provocation, c'est une dénonciation franche, un pamphlet aiguisé qui nous est proposé, pour peu qu'on réussisse à se détacher le sens premier des mots.
Par la puissance de sa plume, Andy Vérol réussi le tour de force de garder la lecture captive tout en enchaînant l'insoutenable et sa maîtrise du verbe a fini de me conquérir.

Les Derniers cow-boys français en rebutera sans doute plus d'un. C'est une lecture choquante à plus d'un titre. C'est cependant également un texte d'une force remarquable.

N'oubliez pas de vider la baignoire.

Les derniers cow-boys français
Andy Vérol / Léonel Houssam
Pimientos/Pylône

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