Archéologie des trous

Archéologie des trous est l'un de recueils de nouvelles les plus inhabituels qu'il m'ait été donné de lire. Avec pour fil conducteur ce concept aussi banal qu'inspirant qu'est le trou, Stacy Hardy explore tout un tas de thématiques, parfois franchement absurdes, parfois violentes ou crades. Les trous du corps avant tout, naturels ou artificiels, le corps envahi, le corps parasité reviennent plusieurs fois. Les trous de l'âme aussi, les trous du cœur, sont aussi abordés. Les trous de la société, les trous du tissu urbain sud-africain dans lequel prend part l'ensemble des histoires, enfin, sont abondamment explorés.

Dans ce futur là, la race et la richesse n'offriront plus aucune protection. Les rats ne font pas dans la discrimination. Le capitalisme s'effondrera sous le poids collectif d'une infestation de rats.


Archéologie des trous est une claque littéraire, qui sera sans doute trop difficile d'accès pour certains. Originales parfois jusqu'à l'incompréhensible, certaines nouvelles me sont clairement passées au-dessus, quand d'autres m'ont scotchée à mon siège (mention spéciale coup de cœur absolu pour Comment faire l'acquisition d'un pou de langue ? - oui, oui, le titre correspond tout à fait à la nouvelle - aussi fascinante que brillante).
Le véritable coup de force de l'auteur étant d'avoir réussi à mêler la corruption des corps à celle de la société, et d'avoir su passez de nouvelles puissamment organiques à d'autres puissamment revendicatrices avec la même force sauvage.

Une lecture en apnée, donc, en incrédulité, en fascination, pour un recueil de nouvelles violent et cru, une bousculade opportune.

Pensez à déglutir, une fois la lecture terminée.

Archéologie des trous
Stacy Hardy
Traduit par Elisabeth Malaquais et Jean-Baptiste Naudy
Rot-Bo-Krik

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