Scale

Cette année encore, impossible pour moi d'aller au Festival International du Court-Métrage de Clermont-Ferrand, malgré une envie toujours aussi prégnante.
En attendant le jour béni où j'y serai festivalière, je me console en découvrant les courts-métrages concourant pour le festival disponibles sur arte.tv. C'est là que j'ai déniché le très fascinant Scale, du réalisateur britannique Joseph Pierce.

Scale est un film d'animation dramatique, adapté d'une nouvelle de Will Serf. Le narrateur nous y raconte comment ses addictions ont fini par altérer son sens de la réalité, et notamment celui des proportions. Plongeant de plus en plus profondément dans sa dépendance aux opiacés, il porte un regard extérieur sur sa longue chute.

On pourra dire de moi que j'avais perdu le sens des proportions, mais jamais je n'ai perdu le sens de la mesure.


Scale est un film bouleversant, autant dans son propos que dans son esthétique. La déformation de la perception du personnage principal est soulignée par les déformations de l'image, quand un oeil, un nez, envahissent l'écran jusqu'à éclipser tout le reste. D'une voix monocorde, proche de l'extinction, le narrateur nous plonge dans les tréfonds de l'addiction et toutes les conséquences qu'elle entraîne. C'est poignant, vibrant, implacable.
Porté par une musique enveloppante, signée Lung Dart, Scale est une véritable expérience. Troublante, dérangeante, captivante.
Alors que le palmarès vient de tomber, force est de constater que je ne suis pas la seule à l'avoir apprécié puisqu'il vient de recevoir le prix du public labo 2023 du festival...

Scale
Joseph Pierce
2022

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