Pottsville, 1280 habitants

Ce n'est pas parce que je mets la tentation à portée des gens qu'ils sont obligés d'y céder.

Impossible de lire Pottsville, 1280 habitants sans penser à chaque instant au film qu'il a inspiré à Bertrand Tavernier (le formidable Coup de torchon qui m'avait tellement marquée étant jeune) tant les scènes sont identiques.
Roman noir par excellence, qui marque par son ironie et la noirceur de son humour, Jim Thompson l'a doté de l'un des plus formidables antihéros que j'ai eu le plaisir de découvrir.
En effet, à Pottsville, le shérif Nick Corey semble tellement affable qu'on ne cesse d'en profiter, et les humiliations vont bon train, que ça soit des petites frappes, de ses adversaires politiques et même de sa femme. En grattant sous la surface, il semblerait que le bonhomme soit pourtant plus calculateur qu'on ne le pense, et quand tout s'accélère, il devient jouissif de suivre le cynisme de son cheminement.
Ce roman est une véritable satire, une plongée dans ce qu'il y a de plus veule dans l'humain, le tout porté par un ton résolument amusé, faisant tourner l'ensemble à la farce monstrueuse.

J'en conseille la lecture autant que je conseille le visionnage du film, dans lequel Philippe Noiret déploie toute l'étendue de son immense talent.

Pottsville, 1280 habitants
Jim Thompson
Traduit par Jean-Paul Gratias
Rivages/Noir

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