Le passeur

J'ai lu Le passeur dans le cadre de mon challenge 12 mois, 12 livres, 12 (masto)potes. Il m'a été conseillé par Miguel que je remercie énormément.
Je ne sais pas si mes envies m'auraient conduite vers ce livre sans cette recommandation tant je me méfie des romans s'appuyant à ce point sur des faits réels, contemporains et qui touchent quotidiennement nos émotions.

Ce roman narre en effet une l'histoire de Seyoum, un très important passeur basé sur une plage libyenne, exploitant le désespoir des gens pour alimenter son commerce. Cynique et désabusé, on l'accompagne alors que l'arrivée d'un nouveau groupe de volontaires met à mal la carapace qu'il s'était forgée.

J'étais très méfiante en commençant ma lecture. J'avais peur, malgré la relative brièveté du roman, qu'il se perde dans une analyse trop complexe de la situation ayant permis au passeur de mettre en place son business, qu'il nous abreuve de considérations géopolitiques, d'analyses, de jugements, de leçons, fatalement trop partiales. J'ai été plutôt rassurée sur ce point. Sans occulter l'ancrage dans le réel de son récit, Stéphanie Coste ne s’appesantit pas sur des analyses et reste dans l'exposition de certains faits pour nourrir la personnalité de ses protagonistes. Il ne m'a pas été difficile de me détacher de cette situation particulière que j'estime ne pas assez maîtriser pour pouvoir juger de la pertinence des écrits de l'auteur.

Car en effet, l'histoire qui nous est comptée est universelle : la quête de sens d'un personnage qui a sombré depuis longtemps dans le cynisme. Va-t-il finir par s'autodétruire ou va-t-il trouver une forme de rédemption ?
Malheureusement, c'est là que le bât blesse un peu. Car je n'ai rien trouvé de véritablement original dans le fond. Certes, la plongée au plus profond d'une âme torturée est toujours éprouvante, et l'auteur a su donner un peu de corps à son personnage principal. Cependant, le propos de fond est une histoire vieille comme le monde, de nombreuses fois déclinée et le traitement qui en est fait par l'auteur, s'il est aussi touchant qu'un autre, n'est pas particulièrement inédit.

Il reste tout de même l'écriture de Stéphanie Coste, très charnelle, et à la force immersive certaine. J'aurais aimé une histoire à sa hauteur.

Le passeur 
Stéphanie Coste
Gallimard / Folio

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