Un Spicilège - Mot-clé - Film2024-03-27T16:13:20+00:00Deidreurn:md5:f61c55f88ac06cf1e2c34df1e686f20fDotclearVerminesurn:md5:413e0166e2a0a0b344db3c9e1a2045512023-12-30T19:13:00+00:002023-12-30T19:13:00+00:00DeidreFilmFilmHorreurVidéo <p><img src="http://unspicilege.org/public/.vermines_s.jpg" alt="" class="media-right" /><br />
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<em>Vermines</em> est un premier long-métrage très réussi de Sébastien Vaniček. À l'heure à laquelle j'écris cet article, je suis encore emplie de l'adrénaline qui a déferlé dans mes veines pendant toute la séance.<br />
<em>Vermines</em> n'est pas seulement un film dans lequel "le monstre" (les, en l’occurrence) est effrayant, c'est également un film qui réussit à maintenir une tension constante, ne laissant pas vraiment de répit aux spectateurs. <br />
Sébastien Vaniček parvient avec aisance à mettre au service d'un scénario solide (qui, sans éviter quelques maladresses, permet une montée en puissance de l'horreur subtile et crédible) une réalisation particulièrement admirable, qui est de loin le principal atout de ce film, certains plans laissant bouche bée d'inspiration et de maîtrise. <br />
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La brochette de jeunes acteurs apporte une crédibilité supplémentaire, Finnegan Oldfield en tête, particulièrement poignant. Theo Christine porte habilement une bonne partie du long métrage sur ses épaules, le jeu de Sofia Lesaffre et Lisa Nyarko est impeccable et même Jérôme Niel, que j'avais peur de ne pas trouver crédible en rôle dramatique tant je l'associe à la comédie, tire brillamment son épingle du jeu, son côté excessif collant parfaitement avec son personnage. L'histoire se passant, d'après les plans extérieurs, dans les arènes de Picasso de Noisy-Le-Grand (une ville que je connais bien pour y travailler), je n'ai eu aucun mal à me sentir en immersion dans cet immeuble envahi de bestioles, qui semble avoir été oublié par tous.<br />
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J'espérais bien, en m'asseyant dans la salle, tomber sur un bon film d'horreur français. <em>Vermines</em> a dépassé toutes mes attentes en me proposant un excellent moment de cinéma, se hissant in extremis parmi mes films préférés de 2023.<br /></p>
<pre>
Vermines
Sébastien Vaniček
2023
</pre>http://unspicilege.org/index.php?post/Vermines#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/164Le règne animalurn:md5:c227b8726efa86630828bd4dbd1c457d2023-10-11T17:09:00+01:002023-10-11T17:09:00+01:00DeidreFilmCinémaDrameFantastiqueFilmVidéo <p><img src="http://unspicilege.org/public/.proxy-image_s.jpg" alt="" class="media-right" /><br /></p>
<p>Alors qu'un étrange mal touche une partie de la population, transformant progressivement les personnes en animaux, un père et son fils voient leur existence bouleversée...<br />
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<p>Fraîchement remise de la découverte du dernier film de Thomas Cailley, il m'était impossible de ne pas en parler.<br />
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Parce qu'un film fantastique, français, original et réussi, ça n'est pas courant.<br />
Parce que prendre à rebours tous ces scénarios ineptes pour se concentrer sur les conséquences humaines et sociétales d'une telle situation est une idée de génie.<br />
Parce que ce n'est pas dieu possible de brasser autant de thèmes et de le faire aussi bien.<br />
Parce que les images sont belles, les cadres poétiques, les scènes de nuit et de poursuites particulièrement soignées.<br />
Parce que quelques longueurs ne sont pas rédhibitoires.<br />
<br /></p>
<p>Parce que j'aurai toujours une tendresse pour Romain Duris.<br />
Parce que Paul Kirsher partait de loin et m'a fait peur, pour finalement éclore et me happer.<br />
Parce que je pardonne, même si elle est dommage, la semi-transparence d'Adèle Exarchopoulos.<br />
Parce que Tom Mercier, étrange et bouleversant, m'a profondément émue, comme toujours...<br />
<br />
Parce que j'ai été transportée, j'ai compris, j'ai pleuré...<br />
Parce que qu'un projet aussi atypique réussisse à voir le jour en France et soit aussi soigné, ça mérite qu'on s'y intéresse...<br />
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<pre>
Le règne animal
Thomas Cailley
2023
</pre>http://unspicilege.org/index.php?post/Le-r%C3%A8gne-animal#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/152Reel Injunurn:md5:c9cc72299b60c368ef735343a581ae9d2023-07-05T18:42:00+01:002023-07-05T18:42:00+01:00DeidreDocumentaireCinémaDocumentaireFilmHistoire <p><img src="http://unspicilege.org/public/.Reel_Injun_FilmPoster_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Quel plaisir de pouvoir enfin regarder ce film que je souhaitais voir depuis des mois (merci arte.tv !). <br />
<em>Reel Injun</em> ou <em>Hollywood et les indiens</em> est un documentaire de Neil Diamond, lui-même natif canadien, dans lequel il parcourt l'Amérique du nord sur les traces de la représentation des natifs américains au cinéma.<br />
<br />
À travers ses expériences et ses rencontres, il relate l'évolution de leur image, passant tour à tour de la figure noble au sauvage, du délinquant à la figure inspirante, tout en faisant un parallèle avec l'évolution globale de la société américaine. <br />
Reel Injun donne la parole à nombre d'intervenants passionnants, comme les acteurs autochtones Adam Beach, Russel Means, Sacheen Littlefeather (qui fit tant scandale lorsqu'elle prit la parole au nom de Marlon Brando pour dénoncer l'occupation de Wounded Knee) ou le poète et activiste John Trudell...
Il évoque également des figures marquantes comme Iron Eyes Cody (acteur spécialisé dans les rôles de natifs américains alors que lui-même avait des origines... siciliennes) ou l'humoriste d'origine onneiouts Charlie Hill. <br />
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Véritable plongée dans un pan iconique de l'histoire du cinéma américain, <em>Reel Injun</em> est passionnant a bien des égards. Ne laissant aucun aspect du sujet de côté, il en brosse un portrait complet et parfaitement documenté. On en apprend beaucoup sur le cinéma américain et sur son impact sociétal, sur ses prises de conscience également.<br />
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Reel Injun
Neil Diamond
2009
</pre>http://unspicilege.org/index.php?post/Reel-Injun#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/135Close encounters with Vilmos Zsigmondurn:md5:70060fb12605ccbab9d26bfc4e01854f2023-06-07T16:21:00+01:002023-06-07T16:21:00+01:00DeidreDocumentaireCinémaDocumentaireFilm <p><img src="http://unspicilege.org/public/.zsigmond_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>J'ai eu le plaisir de pouvoir découvrir sur grand écran ce documentaire de Pierre Filmon, parti à la rencontre du grand chef-opérateur Vilmos Zsigmond, qui a marqué de son empreinte le nouvel Hollywood.<br />
Collaborateur de Robert Altman, Steven Spielberg, Brian de Palma, et beaucoup d'autres, il signe la photo de nombreux chefs-d'oeuvre comme <em>Rencontre du 3ème type</em> (qui donne son nom au documentaire), <em>Voyage au bout de l'enfer</em> ou le magistral <em>Delivrance</em> que j'ai eu la chance de pouvoir redécouvrir sur grand écran à cette occasion. <br />
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Derrière la caméra de Pierre Filmon, il est impossible de ne pas s'attacher à cet homme charismatique. À travers ses souvenirs et les interviews de ceux qui l'ont côtoyé, nous découvrons avant tout l'immensité de sa carrière, mais également l'envers du décor, l'importance capitale que représente le métier de chef opérateur ("cinématographer" en anglais, que je trouve bien plus parlant, le documentaire revenant d'ailleurs sur les enjeux qui se sont cachés derrière ces titres). L'hommage est grandiose et passionnant, absolument irrésistible. Le nombre d'intervenants, de grands noms, tous unanimes sur le professionnalisme de Zsigmond est impressionnant mais c'est l'homme en lui-même qui a fini par emporter mon enthousiasme. <br />
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En effet, pour moi qui suis fascinée par les métiers de l'ombre, le regard plein d'admiration porté par Pierre Filmon envers cet homme exceptionnel ne pouvait que me toucher profondément. En plus de tout ce qu'il m'a appris, ce documentaire m'a donné envie de voir ou revoir nombre de films.<br />
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Pensez à écumer les médiathèques une fois le film terminé, le sourire de Vilmos guidera vos choix...</p>
<pre>
Close encounters with Vilmos Zsigmond
Pierre Filmon
2016
</pre>http://unspicilege.org/index.php?post/Close-encounters-with-Vilmos-Zsigmond#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/134Eternal Daughterurn:md5:8326bd83a0dc66627c5c66f851a540642023-04-18T10:37:00+01:002023-04-18T10:37:00+01:00DeidreFilmDrameFilmVidéo <p><img src="http://unspicilege.org/public/.Eternal_Daughter_s.png" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Il y a cette vieille bâtisse, lugubre, lourde de souvenirs.
Il y a la brume persistante, menaçante.
Il y a les bruits, les ombres, les drôles de présences.
Il y a Tilda Swinton, impeccable, magistrale, comme toujours.
Il y a la lenteur, la répétition, les silences gênants.
Il y a la tristesse infinie, oppressante.</p>
<p>Il y a un film âpre, difficile d'accès, oscillant entre l'émotion et l'ennui, une ambiance lourde, une musique effacée, une réalisation subtile…</p>
<p>Il reste une drôle d'expérience de cinéma.</p>
<pre>
Eternal Daughter
Joanna Hogg
2023
</pre>http://unspicilege.org/index.php?post/Eternal-Daughter#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/128Ne croyez surtout pas que je hurleurn:md5:1aa2e9824308703280b9533a17bd5a492023-03-24T08:10:00+00:002023-03-24T08:10:00+00:00DeidreFilmFilmJournalVidéo <p><img src="http://unspicilege.org/public/.necroyezpas_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p><em>Ne croyez surtout pas que je hurle</em> est le premier long-métrage de Frank Beauvais, après 8 courts métrages.
Découvert par un total hasard, son visionnage a eu tout de l'expérience hypnotique.
Élaboré à un moment charnière de l'existence du réalisateur, alors qu'une rupture amoureuse le laisse seul et isolé, passant l'essentiel de son temps à regarder des films, il consiste en un long (1h15) monologue en voix off, illustré par des milliers d'extraits extrêmement courts issus des films visionnés à l'époque.
Ciselés à l'extrême, hachurés, segmentés, il ne reste rien de reconnaissable dans ces extraits, et le jeu de devinette s'arrête à peine quelques minutes après de début du visionnage. Il ne reste qu'un profond sentiment de fascination, un élan de sensibilité, une lourde émotion. On se retrouve touché par le mal-être du réalisateur/narrateur que chaque fragment de film vient renforcer comme un écho amplifié.
Impossible de s'extirper de cette fugue cinématographique avant la fin d'un soliloque qui ne laisse aucune respiration. <br />
Une fois l'émotion retombée, c'est l'intérêt pour la réalisation qui prend le dessus et on fait face à l'abîme qu'à dû être la construction de cet objet filmique atypique.<br />
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C'est pourquoi je rends également un hommage appuyé à la formidable édition DVD signée Capricci, contenant l'ensemble des courts métrages du réalisateur ainsi qu'un entretien absolument passionnant avec lui et son monteur Thomas Marchand permettant de comprendre la genèse du film.</p>
<pre>
Ne croyez surtout pas que je hurle
Frank Beauvais
2019
</pre>http://unspicilege.org/index.php?post/Ne-croyez-surtout-pas-que-je-hurle#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/120Le cinéma de Martin Jauvaturn:md5:b1fb56acb5d5ee360ec765c958805f532023-03-20T08:14:00+00:002023-03-20T08:14:00+00:00DeidreCourt-métrageComédieCourt-métrageFilmVidéo <p><img src="http://unspicilege.org/public/.media_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Nous avons découvert le cinéma du jeune réalisateur Martin Jauvat, à l'occasion de la projection de 3 courts-métrages. <br />
<em>Les Vacances à Chelles</em> et <em>Le sang de la Veine</em>, qu'il a écrit et réalisé, et <em>Ville éternelle</em>, réalisé par Garance Kim, qu'ils ont coécrit. <br />
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Alors que son premier long métrage s'apprête à sortir (<em>Grand Paris</em>, le 29 mars), j'ai été vraiment ravie de pouvoir le rencontrer et découvrir son cinéma un peu absurde, tendre et poétique. <br />
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J'ai beaucoup apprécié la vision de la banlieue parisienne qu'il apporte, une vision joyeuse et colorée bien éloignée de la grisaille habituelle. Il filme ce qu'il connaît puisqu'il a grandi à Chelles (à deux pas de chez moi). Ses personnages sont également attachants car attendrissants dans leur maladresse. Il est beaucoup question d'ennui dans ses histoires, le genre d'ennui qui nous entraîne là où on ne l'avait pas imaginé et fait naître des drôles d'aventures.<br />
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Le côté décalé des œuvres a fait que je n'ai pas été surprise d'apprendre sa proximité avec le réalisateur Benoît Forgeard dont j'ai adoré le film <em>Yves</em>.<br />
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Tout cela nous a sacrément donné envie de voir son premier long-métrage. Comptez sur moi pour vous parler bientôt de <em>Grand Paris</em>.<br /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Le-cin%C3%A9ma-de-Martin-Jauvat#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/124Cinq nouvelles du cerveauurn:md5:d063886447f097183b39ad68113a3a9d2022-12-10T15:40:00+00:002024-01-21T15:44:04+00:00DeidreDocumentaireCerveauDocumentaireFilmIntelligence ArtificielleSciences <p>Un film documentaire qui présente les travaux de 5 scientifiques étudiant le cerveau, la conscience ou encore l'intelligence artificielle, questionnant les frontières expérimentales et éthiques complexes liées à ces matières . <br />
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Sur un sujet propice à la peur, le réalisateur prend le parti de faire un film plus contemplatif que sensationnaliste, qui présente autant les personnes que leurs travaux. On y apprend tout de même pas mal de choses, et on se pose également beaucoup de questions.<br />
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Le temps fort a été pour moi ce moment ou l'un des chercheurs indique à un de ses étudiants qu'il n'y a pour l'instant rien dans le fonctionnement du cerveau qu'on ne puisse pas reproduire artificiellement, et qu'il avait donc abandonné l'idée que notre cerveau puisse avoir quelque chose de spécial. Je trouve cela assez glaçant, au final...</p>
<pre>
Cinq nouvelles du cerveau
Jean-Stéphane Bron
2021
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/5_nouvelles_du_cerveau.jpg" alt="" class="media-right" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/5-nouvelles-du-cerveau#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/108H Positiveurn:md5:27d338a84dc245a60fecde84eebe6e6e2022-11-20T16:14:00+00:002022-11-20T16:14:00+00:00DeidreCourt-métrageCourt-métrageDrameFilm <p><img src="http://unspicilege.org/public/.HPositive_1_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Peut-être avez-vous déjà entendu parler de l'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasia_Coaster">Euthanasia Coaster</a> ? ce concept de montagnes russes imaginé par Julijonas Urbonas et "conçu pour ôter humainement - avec élégance et euphorie - la vie d'un être humain", selon son concepteur. Il commencerait par une montée de plus de 500 mètres de haut, suivi par une chute brusque et 7 boucles qui plongeraient les passagers dans une hypoxie cérébrale prolongée et donc fatale.<br />
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Si le projet en lui-même a le mérite de questionner la fin de vie, le court-métrage de Glenn Paton permet de poser des mots et des images fortes sur ces réflexions. Vraiment court (guère plus de 5 minutes), il met en scène le monologue directement adressé au spectateur de Mark, un homme apparemment riche, puissant et en forme (formidable Roger Barclay) qui, se sachant condamné, se fait construire le funeste Roaler Coaster afin de partir avec panache. Mark n'est pas un homme sympathique, mais l'archétype d'un puissant comme on les imagine : mégalomane, cynique, dénué d'empathie... sa volonté assumée de vouloir maîtriser sa mort pour qu'elle soit aussi hors du commun qu'il estime être sa vie suffit même à dépeindre le personnage. <br />
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Doté d'un budget conséquent et d'un montage hypnotique, maitrisé de bout en bout, intrigant, dérangeant et riche de réflexion, <em>H positive</em> est l'exemple par excellence du type d'œuvre que j'adore : très court qui frappe très fort.<br />
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+H Positive
Glenn Paton
2015
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.h_positive_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/H-Positive#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/96Retour sur les Utopiales 2022urn:md5:24f85aca8559cacd2c04458523f3ebdc2022-11-09T17:15:00+00:002023-01-22T09:42:43+00:00DeidreSortieBande dessinéeCourt-métrageDocumentaireFestivalFilm <p><img src="http://unspicilege.org/public/.utopiales_logo_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" />
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Depuis le temps que je voulais le faire, j'ai enfin trouvé le temps, cette année, d'aller visiter <a href="https://www.utopiales.org/">le festival des Utopiales,</a> festival international de science-fiction qui a eu lieu à Nantes pour la 22ème année. Le comble tout de même, pour une Nantaise d'origine, d'avoir mis tant de temps à se décider. J'étais sans doute impressionnée par l'ampleur du bousin, à raison, tant il est riche de contenu.<br />
Sans grande surprise, j'ai rapidement été déstabilisée par la quantité de monde et les contraintes d'organisation mais heureusement surprise par la très bonne ambiance, et l'atmosphère d'ébullition que j'ai ressentie tout au long des 4 jours de festival. <br />
Je ne vais pas revenir sur l'entièreté de mon parcours, c'est un peu long et sans grand intérêt mais mettre en avant ce qui m'a le plus séduit. Sachez cependant que, si j'y allais essentiellement pour les auteurs, livres et bandes dessinées, ce sont d'autres types de contenus qui m'ont le plus épatée.<br />
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<h3>Marc-Antoine Mathieu</h3>
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Si j'avais déjà gouté au travail de ce graphiste, c'est vraiment grâce au festival que j'ai pu découvrir l'entièreté de son talent. Il a en effet particulièrement été mis en avant puisqu'il signe l'affiche du festival (que je trouve splendide), et qu'une exposition épatante lui a été consacrée. J'ai adoré plonger dans son univers tortueux, me perdre dans ses labyrinthes absurdes dans lesquels on est confronté au manque de sens et à l'ineptie de la vie. J'ai de plus eu l'occasion de l'écouter lors d'une table ronde de grande qualité ayant pour sujet Kafka (avec les également très brillants Xavier Mauméjan et Christophe Siébert (lisez ses livres !)) et j'ai beaucoup apprécié la pertinence de ses propos et l'intelligence de ses réflexions.<br />
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<img src="http://unspicilege.org/public/.sens-planche_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />
<br /></p>
<h3>Le ciné-expérience Cell Worlds</h3>
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Incroyable évènement qui a eu lieu le samedi après-midi et qui a mobilisé une foule de curieux. La fil d'attente s'est étirée bien avant l'heure et j'ai eu l'impression que l'organisation semblait un peu débordée par le succès. Très bonne ambiance cependant et j'ai vraiment été ravie de voir une salle pleine à craquer pour découvrir le court-métrage <a href="http://unspicilege.org/index.php?post/Cell-Worlds%2C-mondes-cellulaires">dont je vous ai parlé il n'y a pas si longtemps</a>. En plus de l'expérience de projection pendant laquelle les commentaires étaient dits en direct, nous avons pu assister à un échange avec des chercheurs et à un concert de Youenn Lerb, qui signe la bande originale. Coup de cœur pour cet artiste aussi talentueux que généreux, découvrir des chansons et images inédites fut l'apothéose de cette session ! <br />
<br /></p>
<h3>Les courts-métrages</h3>
<p><br />
Mon seul regret du festival est de n'avoir assisté qu'à deux des sessions de courts-métrages sur les 4 qu'il a compté (d'autant plus que je n'ai pas vu le court-métrage qui a raflé tous les prix !) tant la sélection que j'ai vue m'a plu. C'était qualitatif et éclectique, mélangeant des petites productions à des projets plus ambitieux, balayant beaucoup d'univers différents, allant de la science-fiction pure et dure au fantastique en passant par la fantasy, l'horreur, l'humour... et pour beaucoup une première diffusion en France.
Parmi ceux qui m'ont particulièrement marquée :</p>
<ul>
<li><strong><a href="https://www.imdb.com/title/tt16258078/">Apotheosis</a></strong>, de Max Pierce, une histoire ingénieuse de course à la performance mettant en opposition humains naturels et génétiquement modifiés.</li>
<li><strong><a href="https://www.imdb.com/title/tt16390818/">While Mortals Sleep</a></strong>, de Alex Fofonoff, une fable horrifique dérangeante et absurde, qui commence comme un thriller pour basculer vers quelque chose de beaucoup plus perturbant !</li>
<li><strong><a href="https://www.imdb.com/title/tt14746054/?ref_=nm_ov_bio_lk3">Jeff</a></strong>, de Walter Woodman, qui parvient à nous faire entrer en empathie avec un drone de livraison sur fond de désespérance.</li>
<li><strong><a href="https://www.imdb.com/title/tt9043556">Fieldtrip</a></strong>, de Paul Arion & Soren Bendt Aaboe Pedersen, une excellente histoire qui réussit brillamment à condenser la lutte d'un homme contre les machines et ceux qui les emploient.</li>
<li><strong><a href="https://www.unifrance.org/film/55440/la-machine-d-alex">La machine d'Alex</a></strong>, de Mael le Mée, mon grand coup de cœur, parce qu'il est drôle et barré, et qu'il mêle érotisme et body horror... Seul court-métrage français que j'ai vu (les autres étaient dans les autres sessions, zut !), j'ai aimé son sujet farfelu et la façon dont il est traité, les jeunes acteurs, certes en devenir, étant particulièrement attachants.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3>Viking</h3>
<p><br />
Seul long-métrage de la compétition que nous sommes allés voir (je pense que nous avons bien choisi car il a remporté le prix du jury), <em>Viking</em>, du canadien Stéphane Lafleur raconte le projet loufoque d'une équipe de recherche comportementale. Alors que la première mission habitée débute sur Mars, elle est reproduite sur Terre avec autant de personnes censées être les "jumeaux émotionnels" des astronautes, afin de prévenir les éventuels problèmes que la promiscuité pourrait déclencher là-haut. <br />
Porté par des acteurs absolument excellents (Steve Laplante en tête), c'est un petit bijou de finesse et d'humour décalé, qui appuie tout en subtilité sur de véritables considérations comme le décalage entre les rêves et leur réalité (magnifiquement illustré par la différence de moyens entre les deux missions) ou les conséquences réelles de la poursuite d'un but fantasmé.<br />
Nous avons beaucoup, beaucoup ri tout en réfléchissant sérieusement, dans un équilibre parfait !<br />
<br />
<img src="http://unspicilege.org/public/.viking_stephane-lafleur_affiche_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />
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C'en est donc fini pour cette année, et cela m'a clairement donné envie de remettre ça l'année prochaine, si les circonstances le permettent. Vous pouvez retrouver toutes les informations autour du festival <a href="https://www.utopiales.org">sur leur site</a>.</p>http://unspicilege.org/index.php?post/Retour-sur-les-Utopiales-2022#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/107AlphaGourn:md5:35353be5ae0d64495a37000154f592a72022-09-14T17:06:00+01:002022-09-14T17:06:00+01:00DeidreDocumentaireDocumentaireFilmIntelligence ArtificielleSciences <p>Depuis le temps<sup>[<a href="http://unspicilege.org/index.php?post/AlphaGo#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>... j'ai enfin regardé <em>AlphaGo</em>, ce documentaire qui revient sur l'histoire du programme d'intelligence artificielle développé par DeepMind (appartenant à Google), ayant disputé un duel contre l'un des meilleurs joueurs de Go du monde : Lee Sedol.<br />
Si vous vous intéressez un peu au sujet, vous connaissez forcément l'histoire et son issue. Je la connaissais, et cela ne m'a pas empêchée d'être en tension la majorité du temps.<br />
Dans ce documentaire, Greg Kohs parvient à raconter une croisade, à faire monter le suspens, retranscrire les enjeux, nous plonger au coeur de l'action, qui, si peu spectaculaire qu'elle puisse paraître, n'en est pas moins impressionnante. <br />
<br />
En présentant les coulisses de l'affrontement, <em>AlphaGo</em> nous énonce tous les enjeux liés à ce type d'évènement, tant scientifiques que philosophiques, ce qui n'est pas négligeable quand on touche à l'intelligence artificielle. En mettant en avant l'équipe de DeepMind, il évite l'écueil qu'aurait été une trop grande personnification d'AlphaGo qui est et restera un programme informatique, aussi brillant soit-il. L'ensemble des protagonistes et la façon dont leurs propres motivations et doutes sont abordés fait d'ailleurs tout l'intérêt du film.<br />
<br />
<em>AlphaGo</em> est un film passionnant, parfaitement accessible et très enrichissant ; au final, très humain.<br />
<br /></p>
<pre>
AlphaGo
Greg Kohs
2017
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.alphago_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="http://unspicilege.org/index.php?post/AlphaGo#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] et maintenant qu'il est facilement trouvable...</p></div>
http://unspicilege.org/index.php?post/AlphaGo#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/92Cell Worlds, mondes cellulairesurn:md5:4994d32ecd6df620f0c112050a22b7332022-08-31T17:26:00+01:002022-08-31T17:26:00+01:00DeidreDocumentaireBiologieDocumentaireFilmSciences <p><em>Cell Worlds</em> est un documentaire aussi beau que fascinant, mêlant l'art et la science pendant 26 minutes que je n'ai pas du tout vues passer.<br />
Renaud Pourpre et Terence Saulnier, deux scientifiques accoutumés à la vulgarisation, ont parfaitement réussi à rendre au monde cellulaire sa magnificence, secondés en cela par la très immersive musique de Youenn Lerb.<br />
Cell Worlds est un instant de poésie suspendu, pendant lequel on est plongé dans l'extravagante diversité du monde cellulaire, représentée par les images de plus d'une vingtaine de laboratoires différents. Des images d'une beauté limpide, portées par une narration qui nous invite à un voyage introspectif à la rencontre de cet univers hors du commun. Véritable hommage à la recherche scientifique, c'est également un objet d'art subitement émouvant qui nous est proposé. <br />
Mes vieux souvenirs de fac de biologie ont refait surface, il est impossible de rester de marbre face à l'étrange perfection qui se dégage du monde cellulaire. Je vous encourage donc ardemment à plonger !<br /></p>
<p>Le documentaire est complété d'une exposition aux Bassins des lumières à Bordeaux, que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir.<br />
Toutes les informations (et même plus !) sont à retrouver sur le site internet du projet : <a href="https://www.cell-worlds.com/a-propos">cell-worlds.com</a>.</p>
<pre>
Cell Worlds, mondes cellulaires
Terence Saulnier et Renaud Pourpre
2022
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.cell_worlds_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Cell-Worlds%2C-mondes-cellulaires#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/89Myosotisurn:md5:fd138aee5674c17882f2a769061401ff2022-05-18T18:03:00+01:002022-08-23T08:35:23+01:00DeidreCourt-métrageCinémaCourt-métrageFilmHorreur <p><img src="http://unspicilege.org/public/.stills_myoso_3_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br />
<br />
Très bonne surprise que ce court-métrage d'horreur français de Félix Dobaire (disponible sur la chaîne Youtube <a href="https://youtu.be/hCd47WDgAsE">Alter</a>).<br />
Sans paroles ou presque, les images et la musique suffisent amplement à planter un décor familier mais à la limite de l'étrange. <br />
<br />
Quel est ce lieu singulier dans lequel la production de légumes semble primordiale ?<br />
Pourquoi la viande semble taboue ?<br />
Pourquoi quand on y entend un bruit la nuit on descend avec un candélabre ?<br />
Mais qu'est-ce qu'il a, ce jardin, à la fin ?<br />
<br />
Curieuse histoire de crime et de vengeance, angoissante et fantastique, elle m'a fait osciller entre le sourire et le frisson, les scènes d'angoisse étant parfaitement réussies. <br />
Le réalisateur exploite parfaitement la singularité du format court-métrage en ne s'appesantissant pas sur la mise en contexte, mais en distillant ses informations au fur et à mesure de la résolution de l'histoire.<br />
Un véritable plaisir à voir !<br />
<br /></p>
<pre>
Myosotis
Félix Dobaire
2021
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.myosotis_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Myosotis#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/81Mon grand garçonurn:md5:2ba7b445a78d97bf723e2bd7fb2550232022-04-06T17:21:00+01:002022-08-23T08:35:23+01:00DeidreCourt-métrageCinémaCourt-métrageFilmThriller <p><img src="http://unspicilege.org/public/.grandgarcon1_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Mon grand garçon est un court-métrage de Maximilien Gomes que j'ai découvert sur<a href="https://www.freakson.com/"> la plateforme Freaks On</a>. Plateforme qui, si elle est dédiée au fantastique et à l'horreur, n'hésite pas à aller taquiner d'autres genres parmi les plus chelous...<br />
<br />
Le court-métrage est un genre que j'affectionne particulièrement (comme j'aime les nouvelles en littérature) tant je loue la capacité des créateurs à installer un univers et à mener une idée à bien en peu de temps. Je trouve même qu'il se permet souvent des fantaisies plus extrêmes que le long. <br />
Maximilien Gomes réussit par exemple en quelques plans, quelques secondes à peine, à nous plonger au cœur d'une atmosphère étrange et oppressante, et à nous convaincre qu'il y a quelque chose de bizarre dans l'air.<br />
<br />
Le premier plan introduit Mathias, personnage principal du film, assez taciturne, occupé à regarder<em> Fenêtre sur cour</em> à la télévision, tandis qu'en parallèle celle qui apparaît clairement comme sa mère s'acharne à faire disparaître une tache dans la cuisine. On se rend alors compte que les rapports sont sacrément perturbés dans cette famille et l’enchaînement des événements fait rapidement craindre le pire.<br />
Pourtant, et malgré le format, le réalisateur parvient à mener son intrigue sans la précipiter, mais trouve le rythme parfait pour nous présenter ce drôle de conte macabre.<br />
Ce sont avant tout les choix esthétiques de ce film qui m'ont fait lever les sourcils d’intérêt. Tout, dans les plans, les décors, les costumes ou le son, est parfaitement choisi et permet de nourrir l'originalité du récit, et même si la direction d'acteur aurait mérité d'être un peu plus affirmée, le tout forme un ensemble particulièrement captivant.<br />
Si la référence à Hitchcock est flagrante et assumée, Maximilien Gomes a tout de même su, par petites touches, s'extraire un peu des codes et c'est donc avec plaisir que je suivrai la suite de sa carrière. <br /></p>
<pre>
Mon grand garçon
Maximilien Gomes
2020
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.grandgarcon2_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Mon-grand-gar%C3%A7on#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/77Murder Partyurn:md5:90ea034f4449a56165175ce160c118552022-03-23T14:02:00+00:002022-03-23T14:33:26+00:00DeidreFilmCinémaFilmHumourPolar <p>Je suis allée voir Murder Party, le long-métrage de Nicolas Pleskof, après avoir tellement apprécié son court-métrage Zoo (<a href="http://unspicilege.org/index.php?post/Zoo">j'en ai parlé ici</a>).<br />
<br />
Une jeune architecte (étonnante Alice Pol) se rend dans le manoir de la très particulière famille Daguerre afin d'y présenter son projet de réhabilitation du lieu au patriarche (Eddy Mitchell, qu'il est toujours plaisant de retrouver). Débarquant en pleine murder party, elle est entraînée dans un drôle de jeu de piste quand ce dernier est retrouvé mort...<br />
<br />
Murder Party est un film au rythme soutenu et à l'humour prégnant. Je l'ai trouvé certes, encore maladroit sur certains aspects mais tellement original sur d'autres : du ton léger au scénario à tiroirs, du parti pris esthétique (radical) au casting (formidable, même si les seconds rôles éclipsent malheureusement un peu les premiers). Son ton et sa couleur sont tout à fait en harmonie avec une intrigue rocambolesque, le scénario ayant été coécrit avec la romancière Elsa Marpeau<br />
<br />
Il est atypique et distrayant, et même si j'aurais aimé un peu plus de profondeur, m'a donné envie de continuer à suivre les aventures de ce réalisateur.<br />
<br /></p>
<pre>
Murder Party
Nicolas Pleskof
2022
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.murder_party_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Murder-Party#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/74Quarantainesurn:md5:fd4ae31c745251eb6b556c77d42f2d0d2022-02-23T17:00:00+00:002022-02-23T17:00:00+00:00DeidreFilmCinémaCourt-métrageFilm <p><img src="http://unspicilege.org/public/.LUMEN_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p><br />
<em>Quarantaines</em> est film composé d'une série de 10 courts-métrages, chacun issu d'un réalisateur différent, tous réalisés durant le tout premier confinement de 2020 sous l'impulsion du cinéaste Rock Brenner, également programmateur de<a href="https://www.outbuster.com/entre-potes/Quarantaines"> la plateforme Outbuster, sur laquelle on peut le trouver en streaming</a>. <br />
Rassemblant des créateurs français, mais également italiens, taïwanais ou américains, <em>Quarantaine</em> est un kaléidoscope d'idées qui vont de segments assez classiques aux plus expérimentaux, en explorant par exemple l'animation ou le clip musical.<br />
Le tout est très heureusement combiné par un fil rouge hypnotisant, quand les courts-métrages se répondent sur certains thèmes, certes attendus, comme la solitude ou l'enfermement.<br />
<br />
Il n'est pas étonnant que, sur 10 créations différentes, certaines m'aient moins parlé que d'autres mais...<br />
<br />
J'ai été conquise par le segment <em>No exit</em> de Julia Patey, et son patchwork halluciné.<br />
<br />
J'ai ri face au segment <em>Torture Cam</em>, de Rock Brenner, une farce cruellement drôle et au final très malaisante.<br />
<br />
J'ai été emportée par le segment <em>Memory of a solo diary</em>, de Brunno Raciti, aussi onirique que fascinant.<br />
<br />
J'ai avant tout vraiment eu un coup de cœur pour le segment <em>Lumen</em>, de Gauthier Humbert, le film d'animation sur prise de vues réelles dont l'image illustre ce billet. En évoquant des thèmes sombres (l'incarcération, l’aliénation) <em>Lumen</em> réussit à être le segment le plus radieux du film, porté par l'univers sonore et la musique signées Guillaume Zenses qui fait ici un remarquable travail d'immersion. D'ailleurs, si vous voulez en savoir un peu plus sur ce court-métrage, vous pouvez retrouver les coulisses de sa création <a href="https://www.labfilms.org/projets/chroniques-de-l-autoprod-2-dans-les-coulisses-de-lumen">ici</a>. J'ai pour ma part été emportée par tant de poésie...<br />
<br />
<br /></p>
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Quarantaines
Collectif
2021
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.Quarantaines_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Quarantaines#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/71La Jetéeurn:md5:701391b7efe7a0c3412ef858659845902021-06-29T09:20:00+01:002022-08-23T08:35:23+01:00DeidreCourt-métrageCinémaCourt-métrageDrameFantastiqueFilm <p>tout a été dit je crois, sur ce court-métrage devenu une référence.
Je n'ai donc pas envie de revenir sur tout ce qu'il a fait ou inspiré, car ce n'est pas le plus important.</p>
<p><em>La Jetée</em> est bien plus qu'un film qui intéresse les étudiants en cinéma.</p>
<p>Regardez-le, non pas comme l'objet filmique curieux et passionnant qu'il est pourtant, mais comme l'histoire tragique, racontée de la plus belle des manières, qu'il est surtout.</p>
<p>Regardez-le pour l'originalité de son récit.</p>
<p>Regardez-le pour la profondeur de son propos.</p>
<p>Regardez-le pour la beauté frappante de ses images.</p>
<p>Regardez-le pour le parfum de fin du monde et l'extrême tristesse qu'il inspire.</p>
<p>Regardez-le et vous oublierez bien vite qu'il s'agit d'un photo-roman tant le mouvement est présent.</p>
<p><img src="https://unspicilege.org/public/jetee.gif" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Regardez-le pour les scènes de tension quasiment insoutenables qu'il offre.</p>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.jetee02_m.png" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Regardez-le parce qu'il est fou, inventif, émouvant, palpitant.</p>
<p>Regardez-le parce que c'est une expérience bouleversante.</p>
<p>Regardez-le pour un battement de cils d'Hélène Châtelain.</p>
<p>Regardez-le car vous aussi serez hantés par cette image et finirez par avoir les yeux humides.</p>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.jetee01_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<pre>
La Jetée
Chris Marker
1962
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.La_Jetee_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/la-jetee#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/52Zoourn:md5:d0a0ec439ad7728382fb29d909cb0bda2021-05-31T17:34:00+01:002022-08-23T08:35:23+01:00DeidreCourt-métrageCinémaCourt-métrageFantastiqueFilmHumour <p>Découvert presque par hasard, au milieu du catalogue <a href="https://www.freakson.com/">de la plateforme Freaks On</a>, c'est une sacrée bonne surprise que ce très dérangeant Zoo, court-métrage de Nicolas Pleskof.</p>
<p>L'intrigue met en scène une famille de vétérinaires, dont la vie est réglée au millimètre, et qui verra cette apparence parfaite être perturbée par la présence d'un monstrueux cocon dans le lit de leur fille cadette.</p>
<p>Le film aborde nombre de thèmes troublants : régression, métamorphose, désirs, inceste... avec un ton très décalé, proche de l'absurde.
Cependant, tout est extrêmement bien maîtrisé et on n'a aucune peine à plonger dans l'histoire.
Étant de plus porté par d'excellent acteurs (dont Christophe Grégoire (que j'adore) et la formidable Claude Perron), ce court métrage vaut vraiment le coup d’œil !
C'est absurde, drôle et corrosif !</p>
<pre>
Zoo
Nicolas Pleskof
2012
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.zoo_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Zoo#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/48Aspirationsurn:md5:9b6e55114534194a560dca47e7e0b1692021-02-28T10:09:00+00:002022-08-23T08:35:23+01:00DeidreCourt-métrageCinémaCourt-métrageFilm <p>Découvert par hasard, je ne peux que vous conseiller ce court métrage d'Aude Gogny-Goubert qui narre la rencontre entre une jeune femme fascinée et une actrice ambigüe, objet de sa fascination.<br />
L'histoire est très habile, très subtile. L'intrigue tient sur quelques heures. <br />
Les deux actrices principales sont vraiment impeccables, dans leur jeu, dans leurs regards, dans leurs silences.<br />
La réalisation est soignée, elle nous plonge dans une atmosphère feutrée très en phase avec le propos.</p>
<p>Bref, une vraie belle surprise pour moi !</p>
<pre>
Aspirations
Aude Gogny-Goubert
2019
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.aspirations_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/Aspirations#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/38L'affaire sensible de Dupont Lajoieurn:md5:eaf1dbc92622e898bc253daffe2bff472020-09-24T17:30:00+01:002020-09-24T17:30:00+01:00DeidreFilmCinémaFilmPodcast <p>L'émission Affaires Sensibles de France Inter, c'est avant tout la voix mémorable de Fabrice Drouelle. Des plus reconnaissable, parfois parodiée, elle fait selon moi beaucoup le succès du programme.<br />
Affaires Sensibles, c'est cependant aussi une émission au contenu pertinent, passionnante et aussi bien documentée que réalisée.<br />
<br />
L'épisode dont je parle dans ce billet (<a href="https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-22-septembre-2020">et que tu peux retrouver ici</a>) a en outre l'avantage d'évoquer un film qui fut l'un de mes plus gros chocs de spectatrice : Dupont Lajoie.<br />
<br />
J'ai vu Dupont Lajoie à la faveur d'une diffusion télévisée lorsque j'étais jeune. Je ne suis pas de celle qui cherche à protéger les enfants de tout contenu choquant, et mes parents ne devaient pas en être non plus car je ne pense pas que j'avais plus de 11 ou 12 ans. <br />
Choquant, le film l'est pourtant, surtout à cet âge. C'en était même le principal but selon son réalisateur Yves Boisset, ou tout du moins, de susciter le débat.<br />
Parfaite mise en scène du racisme ordinaire touchant l'archétype du "français moyen", il en dénonce les dérives grâce à un scénario brutal, quelques scènes que je trouve encore très dures à regarder, un cynisme fou... A cela s'ajoute un casting impeccable, avec en tête un Jean Carmet magistral dans son rôle de salop. Il m'avait terrorisée à l'époque, et reste encore aujourd'hui l'un de mes acteurs préférés.<br />
Dupont Lajoie fait partie de mes grands souvenirs de cinéma français et j'en recommande énormément le visionnage.<br />
<br />
L'émission de Fabrice Drouelle permet quand à elle de revenir sur le tournage mouvementé du film, dont j'ignorais tout. Le scénario s'inspirant de faits divers commis dans le sud de la France quelques temps auparavant, le sujet encore brûlant entraine des annulations d'autorisations de tournage, des dégradations, des incivilités envers les acteurs magrébins culminant avec l'agression de l'acteur Abderrhamane Benkloua qui sera contraint d'abandonner le tournage, tandis que les forces de l'ordre dissuadent l'équipe du film de porter plainte.<br />
Le récit est absolument passionnant. C'est une vraie carte postale de l'ambiance électrique qu'il y avait en France après le premier choc pétrolier, on en apprend beaucoup. <br />
Le documentaire est suivi par un entretien avec l'historien et enseignant Julien Gaertner, qui nous éclaire sur la figure du comédien magrébin dans le cinéma français.<br />
Je n'ai vraiment pas senti passer cette heure d'écoute, il s'agit selon moi d'un épisode à ne pas manquer ! <br />
<br /></p>
<pre>
Dupont Lajoie
Yves Boisset
1975
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/.dupontlajoie_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />
<br />
<br />
<br />
<br /><br />
<br /><br /></p>
<pre>
Affaires sensibles
Fabrice Drouelle
France Inter
</pre>
<p><img src="http://unspicilege.org/public/affairesensible.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>http://unspicilege.org/index.php?post/L-affaire-sensible-de-Dupont-Lajoie#comment-formhttp://unspicilege.org/index.php?feed/atom/comments/17